07/03/2019

Bien manger, est-ce un casse-tête ?!

Grande question, n'est-ce pas ?!

Elle est récurrente chez moi, même si, finalement, j'en reviens toujours aux mêmes basiques qui me font dire qu'en fait, non, ce n'est pas vraiment un casse-tête. 
Juste une volonté, une prise en main, une nouvelle manière de voir les choses peut-être, une organisation différente…

J'ai étudié à mon petit niveau quelques points de nutrition, je continue à me documenter sur le sujet car il m'intéresse beaucoup.
L'alimentation, la préparations des repas, le respect des ingrédients, le partage des moments autour de la table sont très importants chez nous.
Il y a forcément derrière tout ça, la croyance profonde que j'accorde au pouvoir d'une alimentation conscientisée, réfléchie, sensée. 

Essayer de bâtir un terrain sain chez mes enfants, comme mes parents ont pu le faire avec mes sœurs, mes frères et moi ; trouver l'équilibre qui permette à Matthieu de vivre son diabète le plus sereinement possible ; me sentir en forme, moi, tout simplement, parce qu'on a apporté un soin particulier au caractère vivant des aliments.

On ne maîtrise pas tout avec l'alimentation, je reste très humble sur le sujet. 
Il y a de nombreuses entrées qui peuvent expliquer les maladies de nos sociétés. 
Mais l'alimentation et les choix que l'on fait en se nourrissant ont néanmoins un impact indéniable et logique sur nos réponses immunitaires.
Ils ont aussi des conséquences sur l'état de la planète (pas top, on le sait), sur l'économie au sens large.
Je n'irai pas jusqu'à prétendre que nos choix en matière d'alimentation sont des actes politiques, mais ce sont en tout cas des engagements forts, pour nous et pour les autres.

Est-ce que ce sont des lubies de bobos au pouvoir d'achat correct ? Dans certains cas, peut-être.
Pour moi, c'est une croyance viscérale. 

Revoir ses choix alimentaires, ce n'est pas seulement une question de mode. C'est une nouvelle vie avec plein d'aspects positifs.
C'est constater qu'on est beaucoup moins sujets aux petits maux du quotidien, notamment en hiver et notamment du côté des enfants qui ont un système immunitaire plus fragile (pour le côté bonne santé...il suffira que j'écrive ça pour que mes enfants arrivent avec un vieux rhume, c'est couru d'avance !).
C'est rencontrer des petits producteurs bien sympathiques, sans l'intermédiaire du supermarché et sans les nombreux emballages qui vont avec (pour le côté relationnel et environnemental).
C'est cuisiner, se connecter à du réel, du concret et franchement, dans une société où tout devient très immatériel, ça fait du bien de pleurer en épluchant un oignon (moins quand on se coupe le doigt avec une mandoline, snif, Anna !). (Pour le côté "en pleine conscience").
C'est avoir envie de partager sa cuisine et faire de chaque repas (ou presque) un moment convivial où on se pose ensemble, on partage, on échange, on discute, on savoure…(on en revient à l'aspect relationnel, mais au sein de son cocon plus ou moins large).
C'est faire des économies aussi : aller dans un supermarché (on continue de temps en temps, je parle donc en connaissance de cause !), c'est être confronté à une offre de produits dont on a n'a pas vraiment besoin, mais qui vont nous faire de l'œil et qu'on va donc acheter.
Tu pars pour une boîte d'œufs et tu reviens avec un bocal de tomates séchées, des marrons en promo etc. Les exemples cités de sont pas " de mauvais produits", mais simplement, ils n'auraient pas été achetés en allant simplement à la ferme chercher ses œufs. Faire soi-même, c'est faire des économies sur le budget alimentation et c'est aussi réduire ses déchets, ce qui est vraiment important à l'heure actuelle.
Oui, au départ, il faut sans doute un peu de temps pour mettre tout ça en place. Mais on peut y aller à son rythme, commencer par les choses qui nous parlent le plus, par exemple, si on aime pâtisser, préparer les biscuits pour les goûters des enfants.
Même les années où j'ai travaillé à plein temps, j'ai toujours préparé les repas de mes troupes, souvent de manière simple, mais toujours avec une quête des bons produits et l'ingrédient magique qu'est l'amour placé dans cet acte (moins évident dans la barquette placée au micro-ondes pour le repas du soir !).

Je m'égare sans doute un peu de mon propos de base ! 
Revenons à cette notion de bien manger.
Il y a énormément de conseils nutritionnels aujourd'hui, on est littéralement inondés et on peut donc se sentir un peu perdus face à tous ces conseils qui parfois même se contredisent.
Savoir qu'il y a tant et tant de vitamine C, de magnésium, d'antioxydants dans tel ou tel aliment, c'est un discours qui peut nous rassurer, on a l'impression de bien faire en choisissant un aliment qui est estampillé comme "bon pour la santé".
Dans les supermarchés, l'étiquetage de nombreux produits va dans ce sens car justement, les industriels de l'agro-alimentaire le savent bien, ça fait vendre ! 
Mais gardez toujours à l'esprit que ce sont en général les produits qui n'ont pas ce genre de publicité sur leur étiquette qui sont en fait les meilleurs ! D'ailleurs, souvent, ils n'ont même pas d'emballages qui permettraient de mettre en avant leur richesse en vitamines par exemple : je pense bien entendu aux fruits et aux légumes. Pas besoin de pub pour eux. Et surtout pas envie de pub sur eux, parce que ce ne sont sans doute pas eux qui permettent de réaliser des marges importantes et que si on va plus (trop ?) loin dans le propos, ce sont eux qui pourraient garantir une santé meilleure, mais alors là, ça ne plairait guère aux grands groupes pharmaceutiques. Je m'égare à nouveau !
Cette notion de nutriments est très intéressante, très scientifique. Mais pensez que l'aliment est toujours plus que la somme de ses nutriments. Il faut le considérer dans sa globalité. 
Et cette globalité est en fait très complexe, presque magique en fait ! C'est justement pour cela que les légumes et les fruits sont si forts ! Parce qu'on a du mal à dompter leur composition, à comprendre toutes les synergies qui expliquent leur rôle fondamental sur la santé des populations.
Extraire un nutriment d'un aliment n'aura jamais le même impact que ce nutriment dans son milieu de base, avec ses copains les autres nutriments, dans les proportions qui leur sont propres. Et c'est pour ça qu'acheter un produit enrichi en omégas 3, ce n'est pas la même chose que de les consommer au cœur des aliments où ils se trouvent naturellement, comme dans les graines de lin, certaines huiles ou poissons.
En outre, il est important de garder à l'esprit que les valeurs qu'on peut trouver, par exemple, sur les vitamines qui sont présentes dans tel ou tel aliment sont toujours des moyennes.
Il n'est pas envisageable de donner des valeurs réelles tant elles dépendent de nombreux facteurs : pour les fruits et légumes, les valeurs nutritionnelles peuvent énormément varier selon les sols où ils sont cultivés, les engrais utilisés, l'exposition au soleil, les temps de transport, les conditions de conservation et le délai entre la cueillette et la consommation, et bien entendu, le fait de les consommer crus ou cuits.

Alors oui, j'ai beaucoup blablaté !

Pour faire simple, puisque j'ai annoncé que cela l'était : 
bien manger, ce n'est pas un casse-tête !

* Consommer le plus de produits bruts possibles, autrement dit, pas ou peu transformés : c'est la BASE.

* Essayer de manger de manière variée pour profiter des vertus nutritionnelles des différents aliments. Varier les aliments, les couleurs, les textures, les modes de préparation, de cuisson.

* Privilégier les aliments d'origine végétale : les légumes, les fruits, les légumineuses, les oléagineux et autres graines.
Ils doivent être le fil conducteur de la composition de l'assiette, selon moi. Il faut sortir de ce paradigme de la nécessaire viande et du vague légume terme en accompagnement (s'il est présent !).

* Cuisiner, s'y mettre, s'y remettre...au moins un peu.
On peut réaliser des repas très simples et tout à fait équilibrés, sans passer des heures en cuisine et sans être un grand chef avec des tas de produits d'exception et des idées très originales.
Il faut peut-être s'organiser un peu au départ, planifier certaines étapes et ensuite se faire confiance, écouter son instinct et s'approprier des recettes faciles.

* Se faire plaisir, faire plaisir.
Quand on mange, on ne pense généralement pas en terme de nutriments, mais bien en terme d'aliments qui nous procurent du plaisir...ou pas.
Là aussi, pour certains il s'agira peut-être de changer un peu sa manière de voir les choses. Mais si vous êtes allés acheter votre chou chez un gentil maraîcher du coin, que vous avez songé à sa préparation, que vous l'avez cuisiné, mis en valeur vous-même, vous découvrirez certainement que vous trouvez du plaisir à le déguster.
Et peu à peu, vous retrouverez/ trouverez une forme de joie à consommer une salade verte fraîchement cueillie (qui n'a pas du tout le même goût que celle qui sort d'un sachet qui a attendu dans le rayon frais d'un hypermarché), j'en suis presque certaine.
Vous éprouverez du plaisir à consommer ce que vous avez préparé et votre petite troupe aussi.
Alors, peut-être qu'il vaut mieux aller progressivement : passer de nuggets surgelés à une poêlée chou de Bruxelles-pommes, ça ne va peut-être pas passer tout seul chez les enfants !
Mais en commençant à ajouter quelques légumes à chaque repas, en augmentant peu à peu la quantité, si vous êtes convaincus du bien fondé de votre démarche (c'est vraiment primordial selon moi) et que vous y associez les vôtres, je pense que cela peut fonctionner.
Beaucoup de parents se plaignent que leurs gentils marmots refusent de manger des légumes (à part peut-être quelques tomates cerises), mais les légumes sont-ils réellement considérés par les parents comme importants ? En consomment-ils eux-mêmes ? Les enfants fonctionnement beaucoup par mimétisme, plus que par les grandes explications (qui peuvent venir aussi pour appuyer la démarche, quand les enfants sont plus grands).
Nous parlons beaucoup de ces questions avec nos enfants : Augustin aura bientôt 9 ans et Judith a 6 ans.
Ils sont déjà très conscients de nombreux enjeux liés à l'alimentation et je suis contente quand Augustin rentre de l'école en disant qu'il était un des rares de sa classe à ne pas connaître le KFC !
Je respecte leurs goûts, certains légumes leur plaisent moins que d'autres, mais ils en prennent toujours une toute petite quantité et découvrent souvent, au gré d'un assaisonnement ou d'une cuisson différente, qu'en fait, ils les apprécient !
Ils sont contents de manger les pizzas de leur Papa, apprécient mes essais de desserts crus, ont leur avis sur la saveur des différentes graines germées...mais seraient incapables de dire quel goût a le surimi.
Ils participent activement à l'élaboration des repas, font les courses avec nous. Ils sont investis dans ce processus fondamental qu'est l'alimentation.
Manger, c'est un acte qui est profondément lié à la famille, à l'enfance, à la culture.

Alors à chacun d'y aller avec son propre bagage.
Mais si vous essayer d'acheter un peu moins de produits industriels, un peu plus de fruits et de légumes, que vous réinvestissez l'acte de cuisiner et que vous vous y mettez en famille ou avec les gens qui sont proches de vous, je pense que vous constaterez rapidement que bien manger, ce n'est pas un casse-tête !













1 commentaire: